17 Rue du Bourg Viel 28270 Brezolles

02 37 62 45 58

Protection de la ressource

icon-mains-siadep-brezolles

Protection des Aires d’Alimentation de Captage (AAC)

Le SIADEP de la région de Brezolles est résolument engagé dans la protection de la qualité des eaux pompées depuis ses trois ressources. Le syndicat souhaite ainsi s’assurer des bonnes pratiques des divers intervenants (particuliers, agriculteurs et professionnels divers) situés dans chacune des Aires d’Alimentation de Captage (AAC), correspondant au périmètre de transit des eaux qui aboutissent au forage concerné.

Les ressources en eau potable du SIADEP de Brezolles sont situées dans le bassin d’alimentation de la rivière AVRE, ce dernier bassin venant se déverser à son extrémité dans le bassin secondaire de la rivière EURE.

NB1: Le bassin délimite la surface qui capte les eaux de pluie et les achemine vers une rivière (via des écoulements de surface ou souterrains).

Dans le bassin de l’Avre, le transfert des eaux de pluie jusqu’à la rivière Avre s’effectue au travers du massif faillé de la craie : les eaux de pluie ruissellent en surface jusqu’à rencontrer un cheminement souterrain qui les dirige vers la nappe souterraine, qui elle même chemine à son tour au travers de canaux (les drains) jusqu’à une résurgence appelée “source” (elle est située à une altimétrie plus basse que le niveau de la nappe amont) ou jusqu’à son point de déversement dans la rivière principale.

Les trois forages du SIADEP (“Les Varennes” à Bérou la Mulotière, “La Varenne” et “Bas de l’Eglise” à Rueil la Gadelière) prélèvent chaque jour environ 900 m3/j dans le bassin de l’Avre.
Ce volume journalier s’ajoute aux prélèvements voisins, situés en amont de la rivière Avre, de Center Parcs (900 m3/j), du syndicat des eaux de Verneuil (2 200 m3/j) et d’Eaux de Paris (30 000 m3/j).

L’Eau potable étant depuis longtemps le produit alimentaire le plus contrôlé, il a pu être mis en évidence une évolution progressive de certaines molécules dans l’eau prélevée : c’est le cas des Nitrates (NO3-) qui entre les années 1950 (l’après guerre productiviste) et les années 2000 ont fortement progressés en passant de 10 mg/l à parfois plus de 50 mg/l (seuil de référence pour ce paramètre).

NB2: Nous ingérons bien plus de nitrates avec les légumes et la charcuterie que nous mangeons (75%) qu’avec l’eau que nous buvons (25%), le dépassement du seuil de 50 mg/l ne rend pas l’eau non potable mais raisonnablement déconseillée aux femmes enceinte et aux nourrissons (le nitrate décomposé en nitrite peut provoquer une asphyxie du sang chez le nourrisson).

Il convient de considérer que cette augmentation du taux de nitrate traduit également un entraînement vers les nappes phréatiques des produits phytosanitaires (pesticides) utilisés (jardins des particuliers, désherbage des voies des collectivité ou de la SNCF, pratiques agricoles).

SI pour l’heure, aucune des molécules analysées ne dépasse les normes de potabilité (0,1 µg/l par molécule et 0,5 µg/l pour leur somme – 0,9 µg/l par molécule pour les molécules déclarées non pertinentes), leur concentration traduit une légère hausse au cours du temps.

Soucieuses de préserver leurs ressources (on peut véritablement parler aujourd’hui d’or bleu, tant nos ressources sont menacées : dérèglement climatique, assèchement des réserves souterraines, pollutions émergentes liées aux métabolites de pesticide, destruction du biotop et des milieux humides, etc …), les collectivités chargées de la distribution d’eau potable et les pouvoirs publics qui les accompagnent ont mis en oeuvre des politiques de prévention et de protection des Aires d’Alimentation des Captages (les AAC) afin de réguler les pratiques à l’intérieur de ces périmètres.

NB4: Une AAC délimite le périmètre qui capte les eaux de pluie et les dirige vers le forage du Syndicat.

Le SIADEP de Brezolles est résolument engagé dans cette voie et a initié des démarches auprès du monde agricole visant à atteindre des pratiques vertueuses sur les AAC concernées, les trois forages du SIADEP sont alimentés par deux AAC distinctes : 

– Le forage de “Les Varennes” à Bérou la Mulotière est alimenté par une aire de captage qui s’étend sur 6 communes, 595 hectares dont 446,7 hectares de Surfaces Agricole Utile (SAU) – 14 agriculteurs sont concernés dont 5 d’entre eux exploitent 75% de la SAU;

– Les forages de “La Varenne” et du “Bas de l’Eglise” situés à Rueil la Gadelière sont alimentés par un bassin de collecte bien plus important, commun à plusieurs entités (Syndicats des eaux de Verneuil et de la Paquetterie(Nonancourt), Eaux de paris, SIADEP de Brezolles).
l’AAC dite des “sources de la Vigne” (prélèvement le plus important par Eau de Paris, également situé à Rueil la Gadelière) s’étend sur un territoire de 37 550 hectares à cheval sur trois départements ( 13 268 ha dans l’Eure et Loire, 14 959 ha dans l’Orne et 9 323 ha dans l’Eure); 40% des agriculteurs sont éleveurs de ruminants – 107 agriculteurs exploitent 75% des 22 019 ha de la SAU.

Un mauvais procès est fait au monde agricole accusé d’être seul responsable de la dégradation des eaux potables, c’est ignorer que nous avons un impérieux besoin de cette filière performante pour assurer notre alimentation (n’avons nous pas vu bondir le prix des pâtes quand le blé vient à manquer ? quid des famines annoncées si le blé Ukrainien ne parvient pas en afrique ?).

La protection des AAC ne consiste donc pas à interdire les pratiques agricoles mais à mettre en oeuvre les conditions favorables à leur évolution (accompagner l’agriculteur qui doit maintenir la rentabilité de son entreprise), afin de rendre l’exploitation des terres compatible avec l’utilisation de l’eau puisée dans le sous-sol du même lieu (l’Aire d’Alimentation de Captage).

Sur l’AAC des “sources de la Vigne”, l’animation est réalisée par les équipes spécialisées d’Eau de Paris depuis les années 1990. Ces ingénieurs et techniciens agronomes étudient avec les agriculteurs, au cas par cas, les évolutions pouvant être apportées aux exploitations.

Sur l’AAC du forage de “les Varennes”, l’animation est plus récente (2021); elle est portée par la chambre d’Agriculture de l’Eure et Loire qui évalue les transformations possibles des exploitations agricoles et les aides pouvant leur être apportées.

Là, où les agriculteurs sont engagés dans des pratiques vertueuses, des améliorations spectaculaires ont pu être constatés, c’est le cas par exemple des Résidus d’Azote à l’Entrée d’Hiver (REH) qui ont très sensiblement diminués ( les résidus d’Azote au début d’hiver sont entraînés vers les nappes phréatiques sous l’effet des pluies de l’hiver et du printemps ).

NB5: les résidus azote sont mesurés après culture, à l’entrée et à la sortie Hiver afin de déterminer la dose optimum devant être apportée aux cultures. En lien avec les chambres d’Agriculture, des rendez-vous individuels et des réunions collectives de suivi sont organisés. des pinces sont en cours de test afin d’estimer le besoin de la plante en temps réel.

Afin d’accompagner les agriculteurs dans la transformation de leur exploitation, il leur est proposé des Paiements pour Services Environnementaux, concernant par exemple :
– la réduction du recours aux pesticides,
– la diminution des fuites nitrates (REH),
– les rotations diversifiées,
– le maintien de surfaces en prairie,
– le développement de l’Agriculture Biologique,
– les couverts pérennes des zones sensibles.

De nouvelles filières agricoles peuvent également bénéficier de subventions, telles l’arboriculture bio, les haies ou l’agroforesterie.

Des circuits de commercialisation pérennes sont également établis pour sécuriser les filières de production agricole (ex: “AgriParisSeine” pour approvisionner la ville de Paris).

Pour aller plus loin...

De la source au robinet, Eau de Paris agit pour la gestion durable de l’eau, la préservation d’un patrimoine naturel fragile et l’adaptation au changement climatique.

LA LETTRE INFOS

"La qualité de l'eau"

Chambre de l'agriculture 28

Quelle eau buvez-vous ?

Les analyses de contrôle réalisées par l’ARS